L’affaire Collignon
Le 24 septembre 1855, Jacques Collignon fait feu sur Martin et Jenny Juge, au 83, rue d’Enfer, dans le 12e arrondissement de Paris. Le mobile du crime est un différend sur le prix d’une course. Collignon et les époux Juge ne se sont connus qu’en une unique occasion, un trajet Concorde-Porte d’Auteuil, huit jours plus tôt : le premier, cocher de remise, a conduit les seconds et leur fille jusqu’au bois de Boulogne. Le conflit qui a éclaté au terme du voyage, pour quelques francs de trop-perçu, s’est soldé par une plainte de Juge à la préfecture de police. Rien évidemment ne laissait présager une issue si dramatique.
Un fait divers, écrit Louis Chevalier, devient une affaire quand il sort « du domaine du fait divers pour entrer dans celui de l’histoire ». Le crime inconcevable du cocher Collignon aurait pu fasciner ses contemporains sans les interroger. Mais, des décennies durant, sa funeste mémoire alimentera les colonnes des journaux. Mieux : Collignon deviendra l’infamant sobriquet des cochers parisiens jusqu’à leur disparition. C’est que ce fait divers-là porte en virtualité un arrière-goût social, politique même, qui fait écho à la crise profonde de la société française au second XIXe siècle, à l’incontournable « question sociale ». Et Collignon de se muer, d’accord ou malgré lui, en symbole d’un ordre social en crise.
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Description
L’affaire Collignon
Jérémy de TEYSSIER
L’auteur :
Historien de formation et comédien de théâtre, Jérémy de Teyssier est diplômé du Master d’histoire de l’université Paris Nanterre, spécialité « Sciences sociales du politique ». Ses travaux portent sur le XIXe siècle et en particulier la révolution française de 1848 et la Deuxième République.
Description :
Paris, 1855. Sous les feux de la première Exposition universelle française, la « cité des lumières » découvre au monde sa métamorphose amorcée par les grands travaux du préfet Haussmann. L’Empire restauré de Napoléon III façonne une capitale-vitrine sous le signe de la grandeur, de l’ordre et du progrès. Or sous le vernis de la modernité triomphante, la question sociale pèse. Non, cette époque nouvelle ne sera pas sans heurts. À la fin de l’été, la famille Juge, Martin, Jenny et leur fille Julie, bourgeois de Douai, visitent la capitale. Ils hèlent un cocher sur le pont de la Concorde. Destination : le bois de Boulogne, transformé en vaste jardin à l’anglaise. À l’arrivée, une querelle futile éclate à propos du prix de la course. Elle trouvera son issue, huit jours plus tard, dans la poudre et le sang. Devant l’opinion sidérée, le cocher Collignon, loin de renier son forfait, construit autour de lui une pensée sociale et politique sur l’ouvrier exploité, nettoyé, sacrifié. Son procès lui offre une tribune spectaculaire : l’ombre de juin 1848 semble resurgir dans un fait divers. Dorénavant, les cochers parisiens seront appelés des Collignon, l’affaire sera érigée en cause célèbre et Collignon en personnage légendaire du Vieux Paris, jusqu’à la disparition des fiacres. Ce livre, premier d’une collection consacrée aux événements perdus, revient sur la remarquable carrière d’un fait divers aujourd’hui bien oublié.
Extrait audio
Liseuse
Table des matières et extrait du livreInformations complémentaires
Parution | 1er octobre 2025 |
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ISBN | 978-2-9580354-7-1 |
Nombre de pages | 275 pages, broché |
Dimensions | 14 × 21 cm |
Poids | 340 g |
Disponible chez nos libraires partenaires
Adresse: 58, rue de l’Hôtel de ville, 75004, Paris
Tél : 01 53 69 09 16
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