4 janvier 2025| Liens ithakiens

Les “chefs” de la cuisine urbaine lyonnaise…

La politique urbaine, comme toutes les politiques, est incarnée.

S’intéresser aux hommes autant qu’à leurs œuvres permet aussi de revenir sur des épisodes en apparence bien connus de l’urbanisme lyonnais, pour mieux en expliquer les péripéties et nuancer les fausses évidences des discours politiques.  Dans son ouvrage, “un siècle de cuisine urbaine lyonnaise”, Louis Baldasseronni explique l’échec des « plans d’embellissement » des années 1910-1930, démêler le rôle ambigu de Louis Pradel, réputé « bétonneur », dans la piétonnisation de plusieurs rues au cours des années 1970, ou encore approfondir les enjeux des « luttes urbaines » des années 1970 en montrant le rôle déterminant des associations d’usagers des rues (riverains, commerçants,piétons, usagers des transports).

L’auteur éclaire l’histoire de l’urbanisme à Lyon sous un jour nouveau, à rebours des clichés souvent associés aux maires qui en orientent les politiques. Au-delà des figures de maires et des discours politiques, le rôle des techniciens de l’aménagement est trop souvent minoré dans la littérature, que ce soit Charles Delfante pour Louis Pradel -familèrement surnommé “Zizi béton”- ou Camille Chalumeau, véritable urbaniste d’Edouard Herriot entre 1910 et 1940. L’histoire urbaine par la rue permet ainsi d’entrer dans les coulisses de la fabrique de la ville, et des jeux politiques qui en gouvernent l’aménagement. En particulier, le rôle de l’administration des Ponts-et-Chaussées dans l’aménagement de la voirie des années 1930 aux années 1970 a été largement sous-estimé, la figure du maire bâtisseur captant davantage l’attention.

Dans son livre “Un siècle de cuisine urbaine lyonnaise“, Louis Baladasseronni retrace les faits saillants de cette histoire qui porte l’empreinte de ces “chefs” politiques ou techniques décideurs de la fabrication d’une ville..

Louis Pradel...le "Zizi béton" lyonnais.