3 août 2023| Liens ithakiens

Romain Gary: une vie embobinée

Romain Gary est  né le 21 mai 1914 à Vilna dans l’Empire Russe, capitale de la Lituanie, et mort le 2 décembre 1980 à Paris, est un écrivain juif français d’origine russe, de langues française et anglaise. Hommes aux multiples activités, il a été successivement, aviateur, résistant, romancier, diplomate, scénariste, et réalisateur.

Écrivain français de la seconde moitié du 20e siècle, il est notamment connu dans les années 1970 pour la mystification littéraire qui le conduit à signer plusieurs romans sous le nom d’emprunt d’Émile Ajar, tout en masquant son identité réelle : il est ainsi le seul auteur à avoir reçu le prix Goncourt à deux reprises, grâce à un roman écrit sous pseudonyme.

L’œuvre littéraire de Romain Gary est marquée par un refus opiniâtre de céder devant la médiocrité humaine. Ses personnages sont fréquemment en dehors du système parce que révoltés contre tout ce qui pousse l’homme à des comportements qui lui font perdre sa dignité. Ils oscillent entre la souffrance de voir leur monde abîmé, et la lutte pour garder coûte que coûte l’espérance. Romain Gary vit lui-même ces combats, mêlant admirablement le dramatique et l’humour. Ainsi, dans “Chien blanc” (1970), récit autobiographique écrit dans le contexte de la lutte pour les droits civiques aux États-Unis dans les années 1967-1968, il écrit : « ll est soûl, affirma solennellement Saint-Robert, et c’était un peu vrai, bien que je ne touche jamais ni à l’alcool, ni à la marijuana, ni au LSD, parce que je suis trop acoquiné avec moi-même pour pouvoir tolérer de me séparer d’une aussi agréable compagnie par le truchement de la boisson ou de la drogue. Mais je me soûle d’indignation. C’est ainsi d’ailleurs que l’on devient écrivain. » Puis : « J’écris pendant une heure ou deux : cette façon d’oublier… Lorsque vous écrivez un livre, mettons, sur l’horreur de la guerre, vous ne dénoncez pas l’horreur, vous vous en débarrassez… ».

Le , son œuvre paraît en deux tomes dans la Bibliothèque de la Pléiade sous la direction de Mireille Sacotte.

Romain Gary: Propos et confidences.