Rien dans la vie de Catherine ne la destine à se distinguer des autres. Sa douce conversation est toujours empreinte de mesure et attentive à l’autre. Dans toutes occasions, elle ne voit que le bien et est totalement imperméable aux mesquineries de la vie. Cette disposition d’esprit lui vaut un détachement sur les évènements et les personnes qu’un observateur distant peut méprendre pour de l’indifférence. De sa Bretagne natale, elle garde, comme ses frères et sœurs, une éducation catholique que leurs parents leur ont rigoureusement inculquée. Damien, son père, est  l’instituteur du village et le secrétaire de mairie. Olive, mère au foyer, s’occupe des deux garçons, Ange et Jean-Baptiste, et des cinq filles, Sophie, Catherine, Gabrielle, Constance, et Thérèse.
Les études ne sont pas faites pour notre héroïne, elle préfère la liberté de l’école buissonnière et les interdits qu’elle doit braver pour donner du piment à sa vie. La seconde guerre mondiale est le décors de son adolescence avec la vague des réfugiés, l’occupation allemande, et le débarquement.
A la fin de la guerre, l’économie du pays est exsangue et son apprentissage de coiffure ne lui permet pas de trouver à s’employer. Elle est un temps, femme de ménage, en Bretagne, avant que de s’expatrier à Paris, pour travailler chez une riche famille propriétaire d’une usine de bouchons. La ville capitale est l’occasion de retrouver de ses proches connaissances. Son frère, Ange, qui s’essaie au théâtre, et Marie, la sœur d’Alphonse, avec qui elle envisage le mariage.
Catherine et Alphonse convolent en juste noces. La mariée retourne en Bretagne en attendant le retour de son beau légionnaire qui est en poste en Indochine. Elle économise, sous par sous, sur la solde envoyée, pour acheter une automobile. Alphonse revient en métropole et le couple s’installe en région parisienne. De nouvelles carrières professionnelles se dessinent: Catherine est embauchée, comme secrétaire, dans une concession automobile et Alphonse, comme comptable, dans une société sidérurgique. Les jours heureux s’installent et le couple espère avoir un enfant.
Coup de tonnerre: Alphonse demande le divorce pour partir avec Françoise, sa belle-sœur, et plonge Catherine dans un abîme de questionnement , d’incompréhension, et de désenchantement. Le déchirement est total. Ne s’étaient-ils pas promis une vie à deux?
Les temps sont difficiles et les cicatrices sont toujours là. En plus de son travail, Catherine reprend des ménages pour s’assumer financièrement tout en s’occupant des enfants de son frère Ange. Tout doucement, la vie fait son œuvre et Louis, un collègue, qui n’est pas insensible aux yeux bleus de sa personne, lui montre son affection. Les liens se tissent et la relation se noue. Ils emménagent ensemble, chez elle, car elle souhaite se préserver une indépendance matérielle ayant été échaudée par précédente séparation d’avec Alphonse. Elle tombe enceinte mais fait une fausse couche. La tendresse et la complicité sont les évidences de cette relation qui ne finira qu’avec le décès de son compagnon.
Le départ de Louis éprouve Catherine. Elle aurait pu décider que la coupe était pleine et qu’elle avait suffisamment  enduré les malheurs de l’existence pour se contenter d’une vie douce et convenue. André lui prouve le contraire. Depuis longtemps, il a également repéré, les beaux yeux bleus de cette femme, et au décès de Louis, est revenu faire le siège de la belle. Elle a des scrupules, c’est un homme marié. Pendant plusieurs années, les amants entretiennent une passion amoureuse dans une confortable clandestinité. La mort de René mettra fin à cette inoubliable aventure.
Une dernière épreuve attend Catherine. Sans prévenir, la maladie s’installe, les reins ne fonctionnent plus, et la dialyse est inévitable.

Parution prévue: 1er trimestre 2027.