Rien dans la vie d’Yvonne ne la destine à se distinguer des autres. Sa douce conversation est toujours empreinte de mesure et attentive à l’autre. Dans toutes occasions, elle ne voit que le bien et est totalement imperméable aux mesquineries de la vie. Cette disposition d’esprit lui vaut un détachement sur les évènements et les personnes qu’un observateur distant aurait pu méprendre pour de l’indifférence. De sa bretagne natale, elle garde, comme ses frères et soeurs, une éducation catholique que ses parents leur a rigoureusement inculquée. Théodore, son père, est  l’instituteur du village et le secrétaire de mairie. Anne-Marie, mère au foyer, s’occupe des deux garçons, Théodore -prénommé comme son père- et Jean, et des quatre filles, Anne, Yvonne, Monique, Marie-Claire, et Jeannette.
Les études ne sont pas faites pour notre héroïne, elle préfére la liberté de l’école buissonière et les interdits qu’elle doit braver pour donner du piment à sa vie. La seconde guerre mondiale est le décors de son adolescence avec la vague des réfugiés, l’occupation allemande, et le débarquement.
A la fin de la guerre, l’économie du pays est exsangue et son apprentissage de coiffure ne lui permet pas de trouver à s’employer. Elle est un temps, femme de ménage, en bretagne, avant que de s’expatrier à Paris, pour travailler pour une riche famille propriétaire d’une usine de bouchons. La ville capitale est l’occasion de retrouver de ses proches connaissances. Son frère, Théodore, qui s’essaie au théâtre, et Agnès, la soeur de Maurice, avec qui elle envisage le mariage.
Yvonne et Maurice convolent en juste noces. La mariée retourne en Bretagne en attendant le retour de son beau légionnaire qui est en poste en Indochine. Elle économise, sous par sous, sur la solde envoyée, pour acheter une automobile. Maurice revient en métropole et le couple s’installe en région parisienne. De nouvelles carrières professionnelles se dessinent: Yvonne est embauchée, comme secrétaire, dans une concession automobile et Maurice, comme comptable, dans une société sidérurgique. Les jours heureux s’installent et le couple espère avoir un enfant.
Coup de tonnerre: Maurice demande le divorce pour partir avec Madeleine, sa belle-soeur, et plonge Yvonne dans un abîme de questionnement , d’incompréhension, et de désenchantement. Le déchirement est total. Ne s’étaient-ils pas promis une vie à deux?
Les temps sont difficiles et les cicatrices sont toujours là. En plus de son travail, Yvonne reprend des ménages pour s’assumer financièrement tout en s’occupant des enfants de son frère. Tout doucement, la vie fait son oeuvre et Charles, un collègue, qui n’est pas insensible aux yeux bleus de sa personne, lui montre son affection. Les liens se tissent et la relation se noue. Ils emménagent ensemble, mais chez elle, car trop échaudée par sa précédente expérience. Elle tombe enceinte mais fait une fausse couche. La tendresse et la complicité sont les évidences de cette relation qui ne finira qu’avec le décès de son compagnon.
Le départ de Charles éprouve Yvonne. Elle aurait pu décider que la coupe était pleine et qu’elle avait suffisament  enduré les malheurs de l’existence pour se contenter d’une vie douce et convenue. Robert lui prouve le contraire. Depuis longtemps, il a également repéré, les beaux yeux bleus de cette femme, et au décès de Charles, est revenu faire le siège de la belle. Elle a des scrupules, c’est un homme marié. Pendant plusieurs années, les amants entretiennent une passion amoureuse dans une confortable clandestinité. La mort de Robert mettra fin à cette inoubliable aventure.
Une dernière épreuve attend Yvonne. Sans prévenir, la maladie s’installe, les reins ne fonctionnent plus, et la dyalise est inévitable.

Parution prévue: 1er trimestre 2027.